En France, la marmotte est un animal protégé, mais on peut la chasser ! Pourquoi?
En France, la marmotte est un animal protégé, mais on peut la chasser ! Pourquoi?
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La marmotte En France, est un animal protégé, mais on peut la chasser ! Pourquoi?

Pourquoi est-il possible de chasser la marmotte alors qu’il s’agit d’un animal protégé ? En France, la pratique de la chasse à la marmotte a perduré dans le cadre de modes de vie traditionnels, un aspect peu connu.

En France, la marmotte est un animal protégé, mais on peut la chasser ! Pourquoi?
En France, la marmotte est un animal protégé, mais on peut la chasser ! Pourquoi?

Cela peut être particulièrement difficile à comprendre pour de nombreuses personnes, d’autant plus que la marmotte est actuellement mise en avant pour stimuler le tourisme. Cet article se penchera donc en profondeur sur le sujet afin de vous expliquer les raisons pour lesquelles la chasse à la marmotte demeure autorisée en France.

Où peut-on actuellement observer des marmottes en France ?

Les Alpes demeurent incontestablement la région française la plus étroitement liée à l’image de la marmotte dans l’esprit du public, notamment en raison de son exploitation importante dans le domaine touristique. Cette association est tout à fait légitime, car la marmotte est originaire des Alpes, habitant les milieux ouverts situés entre 800 et 3 000 mètres d’altitude. Elle préfère les terrains meubles propices au creusement de terriers, à proximité d’herbages bien fournis et ensoleillés, offrant une vue dégagée pour surveiller les prédateurs.

Dans les Pyrénées, la situation est différente, car l’animal avait disparu de cette région depuis 10 000 ans. Ainsi, aucune tradition locale n’est associée à la marmotte, contrairement aux Alpes (voir ci-dessous). Cependant, avec succès, l’animal a été introduit en 1948 dans le Parc national de la vallée de Luz (Hautes-Pyrénées). Lors de la création du Parc national des Pyrénées en 1967, de nouveaux lâchers ont été effectués, favorisant l’expansion de la marmotte jusqu’à la fin des années 1970. Suite à ces réussites, d’autres lâchers ont eu lieu en Ariège et dans les Pyrénées-Orientales, entre autres. Aujourd’hui, la marmotte est présente dans toutes les vallées des Pyrénées, avec des impacts positifs observés sur les populations d’aigles royaux et sur la reproduction du gypaète barbu.

Dans le Massif Central, sa présence résulte également d’introductions. Des chasseurs ont été à l’origine de ces introductions dans les massifs du Sancy ou du Cantal, dans le but de diversifier le gibier. Dans le massif du Mézenc, ces introductions remontent aux années 80. La possibilité qu’elle puisse constituer une attraction touristique a également motivé ces introductions.

Quelles étaient les raisons traditionnelles de la chasse des marmottes ?

La marmotte, l’un des plus grands rongeurs présents en France, était traditionnellement chassée dans les régions montagneuses des Alpes, ancrant cette pratique dans les coutumes culturelles. Dans un contexte de zones rurales froides, la fourrure de la marmotte était hautement prisée pour ses excellentes propriétés isolantes. La viande constituait également une source importante de protéines, une nécessité à une époque où les options alimentaires étaient limitées. La fourrure et la viande de marmotte pouvaient être commercialisées, contribuant ainsi à l’économie locale des communautés de montagne. Par ailleurs, la marmotte était associée à des pratiques médicinales, sa graisse étant utilisée dans la préparation de remèdes traditionnels censés traiter divers maux tels que les douleurs musculaires ou les rhumatismes.

Quelles mesures protègent actuellement la marmotte ?

La marmotte jouit d’un statut de protection au niveau international, étant couverte par la Convention de Berne sur la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe, dont la France est signataire. Cependant, contrairement à l’Italie qui a interdit la chasse à la marmotte en 1992, le gouvernement français considère comme protégées uniquement les espèces de faune strictement répertoriées à l’annexe II de ladite convention, excluant ainsi la marmotte. Par conséquent, la chasse à la marmotte est autorisée dans certains départements français à partir de la mi-septembre, se prolongeant sur un peu plus d’un mois en Isère, dans les Alpes-de-Haute-Provence et dans les Alpes-Maritimes, et jusqu’au début de novembre dans les Hautes-Alpes, en Savoie et en Haute-Savoie.

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Quelles motivations sous-tendent la chasse à la marmotte aujourd’hui ?

Les chasseurs ciblant les marmottes le font souvent par goût pour sa viande, comme en témoignent les recettes disponibles en ligne, telles que le civet des marmottes aux girolles. Cependant, la consommation de viande de marmotte demeure marginale, car d’autres sources de protéines animales sont largement accessibles. Parfois, la marmotte peut causer des problèmes ponctuels aux éleveurs en multipliant ses terriers dans les pâtures. Toutefois, parmi les milliers d’animaux chassés, la marmotte est relativement peu ciblée, avec un peu plus de 1000 individus tués chaque année selon les chiffres fournis par les chasseurs eux-mêmes. Pour la saison 2021-2022, par exemple, la fédération des chasseurs du département de Savoie indique que 427 marmottes ont été abattues.

Les marmottes est-elle une espèce en danger ?

Les défenseurs de la nature soutiennent que l’espèce est sérieusement menacée par le changement climatique. Depuis les années 1990, la diminution des chutes de neige, qui assurent l’isolation des marmottes pendant les périodes d’hibernation d’octobre à mars, est citée comme la principale cause. En l’absence du manteau neigeux protecteur, la température à l’intérieur des terriers est plus basse, obligeant les femelles à dépenser davantage d’énergie pour maintenir une température corporelle pendant les périodes les plus froides. En conséquence, elles sortent d’hibernation avec un poids réduit, entraînant des portées moins nombreuses. Les spécialistes anticipent donc une diminution future des populations de marmottes alpines. Cependant, pour le moment, la situation de l’espèce est considérée comme correcte, bien que seule l’avenir puisse révéler si les populations de marmottes diminuent de manière préoccupante ou si l’espèce démontre des capacités inattendues pour faire face à la situation.

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