Les chats sont-ils déprime en hiver ? Pourquoi ? Que faire ?
Quand l’automne achève son déploiement de feuilles mortes, divers mammifères, y compris les humains, les chats et les chiens, semblent être pris dans une léthargie connue sous le nom de Trouble Affectif Saisonnier (TAS), du moins pour les deux derniers.
Une étude britannique unique souligne que de nombreux propriétaires notent une diminution significative du moral de leurs félins bien avant l’arrivée de l’hiver, précisément au début de l’automne. Quels sont les signes de cette dépression saisonnière chez les chats ? Comment expliquer ce phénomène ? Et quelles mesures prendre pour aider votre chat à surmonter cette déprime potentielle susceptible de le conduire à la dépression ?
Comment identifier les signes de dépression chez le chat ?
De nombreux propriétaires observent des changements notables dans le comportement de leur chat pendant l’hiver par rapport aux autres saisons. Alors que nos félins muent pour revêtir leur pelage hivernal plus dense, prêt à affronter les températures froides, ils présentent également des modifications comportementales, notamment :
- Un caractère plus posé et calme.
- Des périodes de sommeil prolongé ou des moments de repos plus fréquents.
- Un manque général d’enthousiasme.
- Un refus ou un désintérêt pour le jeu.
- Une léthargie.
- Parfois, une soudaine agressivité ou malpropreté.
Si votre chat manifeste un ou plusieurs de ces symptômes, indépendamment de la saison, il est recommandé de consulter rapidement votre vétérinaire. Bien que ces signes puissent indiquer une simple déprime passagère, ils pourraient également être associés à d’autres affections, voire à la dépression.
Quelles sont les hypothèses concernant les causes de la dépression saisonnière chez les chats en hiver ?
Ce sentiment de morosité hivernale touche principalement les résidents des régions nordiques, humains comme félins. Les chats, partageant avec nous des hormones essentielles au fonctionnement de leur cerveau, semblent souffrir, tout comme nous, d’une diminution des hormones du bonheur pendant l’hiver. La réduction de la luminosité automnale et la diminution de la durée d’ensoleillement agissent sur plusieurs hormones qui influent sur le bien-être des mammifères. La production de sérotonine, responsable de l’éveil, de l’appétit et de la régulation de l’humeur, dépend en partie de l’exposition au soleil. La diminution naturelle de cette exposition en saison morte pourrait être à l’origine des sentiments de mélancolie et de l’état dépressif. La mélatonine, jouant un rôle clé dans la régulation du sommeil, augmente également pendant cette période, signalant la nécessité de repos. D’autres hormones telles que la dopamine, l’adrénaline et la noradrénaline voient également leur production perturbée chez les individus souffrant du Trouble Affectif Saisonnier (TAS). Compte tenu du fait que le cerveau de nos félins utilise les mêmes hormones, il est plausible que l’hiver les affecte de la même manière.
Cependant, il est également légitime de se questionner sur un autre facteur pouvant induire une dépression hivernale chez le chat : notre propre état émotionnel. Bien que les chats ne possèdent pas la même capacité que les chiens à déchiffrer nos émotions, ils sont tout à fait capables de percevoir nos états d’âme, qu’ils soient positifs ou négatifs. Ainsi, si nous réduisons le temps consacré à jouer avec notre compagnon félin et à prendre soin de lui lorsque les premiers froids arrivent, cela entraîne des modifications dans sa routine quotidienne. Pour nos félins attachés à leurs habitudes, ces changements d’attention influent inévitablement sur leur bien-être.
Comment prévenir la dépression de votre chat en hiver ?
Si les longues nuits hivernales ont un impact sur votre bien-être, il est essentiel de prendre soin de vous-même et de retrouver votre joie de vivre. En même temps, veillez à ne pas négliger votre compagnon félin et proposez-lui plusieurs gestes quotidiens pour favoriser son bien-être.
Encourager le chat à passer davantage de temps à l’extérieur
Si vous avez l’habitude de promener votre chat en laisse et harnais, ne vous retenez pas et offrez-lui ces précieux moments d’ensoleillement. Si malheureusement, les parcs et les endroits habituels s’avèrent trop bruyants et stressants pour votre compagnon, trois solutions s’offrent à vous :
- Prendre la voiture et découvrir des lieux moins fréquentés ;
- Aménager et sécuriser le balcon pour que votre chat puisse profiter du soleil même en hiver ;
- Placer son arbre à chat, un transat, un coussin moelleux sur un rebord de fenêtre et l’encourager à y faire la sieste aux heures les plus ensoleillées de l’hiver.
Les chats d’extérieur réticents à sortir en hiver souffrent probablement du froid. Malgré leur pelage plus épais, la plupart des chats ne sont pas équipés d’une fourrure suffisamment dense pour supporter longtemps les basses températures hivernales. Encouragez le chat frileux en l’emmenant avec vous dans le jardin ou la cour et proposez-lui des jeux pour qu’il s’amuse tout en stimulant la production de sa « hormone du bonheur », la sérotonine.
La luminothérapie pour les chats d’intérieur
Lorsque le chat vit exclusivement en appartement, sans accès sûr au balcon ou dans un habitat qui reçoit peu de soleil en hiver, la luminothérapie peut réguler l’humeur tant de votre félin que de vous-même. Optez pour une lampe CE estampillée « dispositif médical » et installez-vous confortablement avec votre chat. L’investissement est de 150 à 250 euros, sans oublier une consultation médicale pour vous et votre animal de compagnie. La photothérapie peut provoquer des effets indésirables et ne convient pas si vous ou votre chat suivez certains traitements. Il est donc prudent de consulter avant d’investir dans un tel appareil. Des séances quotidiennes d’une demi-heure sous une lumière artificielle de 10 000 lux sont recommandées pour reproduire la lumière naturelle. En pénétrant la rétine, cette lumière artificielle déclenche les processus chimiques nécessaires à la production des hormones, régulant l’horloge biologique du félin. Certains cabinets vétérinaires proposent des séances dans un environnement sécurisé, assurant ainsi des soins adaptés et sûrs pour votre chat.
Stimuler les instincts de prédateur
En tant que prédateurs agiles, les chats ont besoin de stimulation tout au long de l’année pour se sentir bien dans leur peau. Hiver, printemps, été, automne, pimentez leur journée et offrez-leur l’occasion d’exercer leurs talents de chasseurs. Labyrinthes, gamelles éducatives, ou encore nourriture cachée dans différents coins de l’appartement éloigneront l’ennui et solliciteront le cerveau et les muscles du chat. Cette stimulation contribuera également à éviter que votre chat ne se jette goulûment sur sa gamelle, favorisant ainsi le maintien de sa silhouette élancée et gracieuse.
Éveiller la curiosité de votre chat
Observation, course, saut, chasse, capture, proposez chaque jour de courtes séances de jeu de dix minutes pour réveiller les instincts de prédation, la curiosité et encourager le chat à dépenser son énergie. Balle, canne à pêche, jouets connectés, vous pouvez même le faire jouer à distance pendant votre pause au bureau. En plus de renforcer le lien qui vous unit, les jeux et les câlins contribuent à son bien-être et au vôtre pendant les longues journées d’hiver.
Que faire en cas de persistance de la déprime hivernale chez votre chat ?
La supplémentation en vitamine D n’est pas une option pour les chats, car ils ne la produisent pas comme nous par exposition au soleil. Sur les conseils de votre vétérinaire, une cure de probiotiques peut être envisagée. La valériane ou la cataire, aux propriétés apaisantes pour les chats, peuvent aider à détendre votre compagnon et à lutter contre la déprime. Cependant, tous les chats ne réagissent pas de la même manière ; si votre chat semble indifférent à ces herbes séchées, elles peuvent ne pas lui être bénéfiques. Les phéromones de synthèse, diffusées en continu, peuvent également apaiser progressivement le chat, bien que cela ne fonctionne pas pour tous les félins. Ajouter quelques gouttes de fleurs de Bach à ses repas, conformément aux recommandations, peut également aider le félin à surmonter la léthargie hivernale, en combinaison avec l’enrichissement de son environnement.
Cependant, il est déconseillé d’administrer des antidépresseurs à votre animal de compagnie pour traiter une condition qui n’est pas officiellement reconnue par la communauté vétérinaire. Seul votre vétérinaire peut évaluer la pertinence d’un traitement antidépresseur. Bien que ces médicaments soient efficaces pour traiter la dépression chez le chat (et non la déprime), ils peuvent également entraîner des lésions hépatiques chez le félin. Un bilan sanguin mensuel est donc essentiel pour garantir que le chat tolère bien le traitement.
Dans tous les cas, si votre chat présente un comportement inhabituel en hiver, prenez rendez-vous avec votre vétérinaire. Les symptômes observés peuvent être le résultat d’une autre pathologie, et une évaluation approfondie par un professionnel de la santé animale permettra d’identifier et de traiter toute infection sous-jacente de manière appropriée.
